Dans cet article, nous allons évoquer les vacances à vélo. Le cyclotourisme. Le bikepacking. Mais tout d’abord … De quoi parle-t-on vraiment ? Si faire du vélo en vacances est courant, partir en vacances à vélo, ou voyager à vélo, peut sembler plus vague. Il y a d’ailleurs deux concepts qu’on peut identifier :
- Partir en vacances à vélo, c’est-à-dire rejoindre son lieu de villégiature à vélo sur plusieurs jours, puis y rester deux semaines par exemple, et rentrer à vélo
- Voyager à vélo, qui s’assimile plus à un « road trip » où, en lieu et place de la voiture, vous avez le vélo, et ses sacoches qui remplacent le coffre et les valises (et les jambes qui remplacent le pétrole, accessoirement)
Les deux options sont finalement assez complémentaires. Partir en vacances à vélo, c’est également mettre toutes ses affaires pour l’ensemble du séjour dans des petites sacoches. Exit les immenses valises, le sac pour toutes les paires de chaussures, celui pour les trousses de toilette … C’est apprendre à être un peu plus minimaliste. La première fois, ça fait bizarre, et clairement une fois le premier voyage à vélo passé, on se rend compte qu’on a transporté certaines affaires pour rien.
Cyclotourisme ou bikepacking ?
Je dirais que le monde des voyageurs à vélo se divise en deux catégories, quoique parfois aux contours assez flous : ceux qui font du cyclotourisme, et ceux qui font du bikepacking.
Alors tâchons d’apporter un éclairage à ces deux concepts, pour bien comprendre de quoi on parle. Première étape : la recherche Google images.
On a tapé « cyclotourisme », et voici le résultat :
Je pense qu’on s’accordera sur le fait qu’au premier regard, tout semble beau. Les paysages sont grandioses, le temps est au ciel bleu. Et surtout, les cyclotouristes ont l’air heureux, paisibles, bref ils donnent envie de les rejoindre.
Sur un second regard, analysez les vélos et leurs équipements. Vous observerez majoritairement des sacoches, accrochées sur des porte-bagages. On peut en mettre à l’arrière, à l’avant, sur le guidon. Partout où il y a une accroche possible, une sacoche passe ! D’autres semblent privilégier de transporter leurs bagages sur des remorques. On parlera plutôt de cyclotourisme.
On observe malgré tout une photo qui se détache des autres, à savoir la deuxième en partant du bas à gauche. L’équipement est différent, dans le sens où le vélo n’a aucune sacoche fixée sur son porte-bagages. En revanche, il y en a une dans le cadre, une plus importante sur le guidon, et une fixée à la tige de selle. C’est un « setup », à savoir une configuration de voyage à vélo, qui s’identifie beaucoup plus souvent au bikepacking.
Le bikepacking
Faisons l’exercice d’une recherche « bikepacking » dans Google Images :
On a volontairement retiré la première ligne, qui concernait l’achat d’articles liés au bikepacking. Même si elle est également intéressante, car on ne retrouve pas de sacoches pour porte-bagages.
Clairement, on constate cette distinction de setup face au cyclotourisme, avec finalement moins de capacité de transport (même si la fourche avant permet de rajouter quelques litres) pour un poids a priori mieux réparti sur le vélo.
L’autre aspect différenciant, que vous aurez peut-être noté, c’est le revêtement du sol. On trouve majoritairement des terrains moins artificiels, avec des chemins de terre, du gravier, de l’herbe … Les bikepackers sont très souvent équipés de Gravel, vélo à la mode parfaitement adapté pour du gravier (comme son nom l’indique) et autres terrains naturels, et qui s’en sortira très bien sur le bitume caractéristique des voies vertes. Rassurez-vous, jusqu’ici Guillaume voyageait avec un VTC Decathlon de 20 ans d’âge, et ça s’est toujours bien passé, même en sortant des sentiers battus.
Alors tout ça, ce sont des concepts, que chacun aborde à sa manière. A vous de voir ce qui vous attire le plus. Et puis de toute façon, avec des concepts, on fait un peu ce qu’on veut !
Alors je fais comment pour mes bagages ?
Une fois qu’on a défini un peu plus précisément ce qu’était le voyage à vélo, voyons les aspects logistiques.
Pour transporter vos bagages, différents types de sacoches vélo existent. Selon la configuration souhaitée, vous l’aurez compris, vous pouvez soit avoir un porte-bagages et transporter la majorité de vos affaires à l’arrière, avec en complément des sacoches sur la fourche avant par exemple. Ou alors, vous pouvez avoir une configuration minimaliste type bikepacking.
Dans tous les cas, on vous déconseille fortement le sac à dos. C’est source de transpiration, et si vous y mettez du poids, vous risquez d’avoir rapidement des douleurs.
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter notre article sur ce sujet. Nous y avons fait un retour d’expérience de nos équipements, et de nos différentes configurations.
Je dors où en cyclotourisme ? Et en bikepacking ?
Vous avez (encore une fois) plusieurs façons d’aborder le cyclotourisme. Pour dormir, la pratique la plus courante semble être le camping, ou le bivouac. Beaucoup de voyageurs à vélo emportent avec eux une tente et des matelas/duvets, légers si possible. On les retrouve souvent, chez les cyclotouristes, posés par-dessus les sacoches à l’arrière sur le porte-bagages. Et chez les bikepackers, ces affaires peuvent être glissées dans le cadre ou dans une sacoche de guidon par exemple.
D’autres voyagent à coup d’hôtels, de Airbnb, ou encore d’auberges. C’est notre cas. Ne partant pas sur plus de 2 semaines, nous partons du principe que le budget que nous aurions mis dans une location sur une telle durée correspondra à peu près, selon ce qu’on trouvera sur la route.
Enfin, il y a ceux qui mélangent, avec des nuits en tente dans un camping pour se doucher, des nuits en bivouac, et quelques nuits en hôtel pour se faire plaisir.
Là encore, à vous de mixer selon vos envies et possibilités !
Les repas sont importants, surtout en cyclotourisme !
Le tourisme, et donc le cyclotourisme, c’est aussi l’occasion de découvrir des plats régionaux, des cuisines qui nous changent de notre quotidien. Vous aussi, quand quelqu’un rentre de vacances, une de vos premières questions est « et tu as bien mangé » ?
Pour se restaurer, beaucoup dédient une sacoche avant à la cuisine, avec un réchaud, des ustensiles, des condiments … Plus qu’à trouver un supermarché, ce qui est rarement difficile à dénicher, et le tour est joué. Il faut évidemment avoir prévu en amont de ne pas remplir ses sacoches au maximum, pour pouvoir transporter les paquets de pâtes et autres tentations auxquelles vous céderez sur la route. Autrement, il est aussi possible de se faire des sandwiches, d’aller en boulangerie, au restaurant …
Il y a également un clan plus extrême côté alimentation. Certains se nourrissent régulièrement tout au long de la journée, avec des graines, des barres céréalières … C’est une pratique qu’on retrouve plutôt chez les adeptes de longues distances. Ceux qui disent « ce soir je me couche tôt, demain je me lève à 4h et je pars à vélo de Bordeaux pour rejoindre Toulouse, apéro prévu à 18h ».
Et pour mon téléphone, je fais comment ?
Tout d’abord, il faut voir comment vous vous équipez pour vous orienter en cyclotourisme. Utiliserez-vous votre téléphone constamment allumé en mode GPS ? Préférez-vous les bonnes vieilles cartes, et suivre les panneaux ? Il faut savoir d’ailleurs que les voies vertes sont souvent bien fléchées. Ou souhaitez-vous vous équiper d’un GPS dédié aux vélos, dont la batterie tiendra plusieurs jours ?
Une fois que vous aurez réglé cette question, qui est très personnelle selon l’usage (et qui pourra évoluer avec votre pratique), il vous restera à voir comment faire pour recharger vos équipements électroniques. D’abord, sachez que de façon assez surprenante, quand on est attentif, on peut trouver en ville (sur des places de marché par exemple), ou le long de voies vertes (le long de canaux dans des ports par exemple), des prises électriques accessibles. Une autre astuce est évidemment les cafés et les restaurants. Le temps d’un café, ou d’une bonne bière le soir pour se féliciter de la journée parcourue, vous pourrez certainement regagner quelques précieux pourcents.
Enfin, vous pourrez recharger vos équipements en camping ou en hôtel selon le type de voyage que vous souhaitez vivre.
Autre solution, plus technique : vous pouvez choisir d’équiper votre vélo d’une dynamo dans le moyeu avant, et d’un port USB, pour recharger vos équipements en roulant. Leur niveau de charge dépendra tout simplement de votre vitesse de pédalage ! Autrement, il existe également des panneaux solaires pliables, à dérouler sur vos sacoches arrière par exemple, pour quand il fait beau.
Super tout ça, mais s’il pleut ?
Alors là, c’est un scénario plutôt désagréable, mais sachez qu’il existe des équipements contre la pluie. Lorsque nous avons fait du cyclotourisme en Irlande, ou lorsque nous avons parcouru les 500 derniers km pour rejoindre le Cap Nord en Norvège, la pluie était omniprésente. Les indispensables sont soit un pantalon de pluie, soit un pantalon ou short qui sèche rapidement (le pantalon de pluie donne vite chaud, à privilégier lorsqu’il fait froid – en Norvège il faisait entre 0 et 2°C). Et un imperméable de sport, fin ou épais selon la saison.
Si la pluie est le premier désagrément auquel on pense, un autre élément naturel peut venir troubler la fête : le vent. S’il est de dos, là, c’est royal, il vous pousse, vous avez la sensation d’avancer sans efforts, c’est absolument magique. On a vécu ça par exemple après avoir roulé le long du Cher, de Vierzon à Châteauroux. Un vrai bonheur ! En revanche, de face, s’il est fort, il vous ralentira, et en plus vous épuisera. Le cauchemar du cyclotourisme.
Pour savoir dans quel sens prévoir votre voyage à vélo, vous pouvez essayer d’étudier les vents dominants, même si les statistiques ne présagent pas d’un événement ponctuel. Par exemple, pour longer le canal de Garonne (de Castets-et-Castillon à Toulouse), de base, il vaut mieux partir de Castets-et-Castillon pour rejoindre Toulouse. Mais parfois les vents tournent …
Et comment je fais pour organiser mon itinéraire en cyclotourisme ?
Organiser l’itinéraire, je crois que c’est notre partie préférée. Tout d’abord, identifiez le lieu où vous voulez partir. Là-dessus, vous pourrez trouver un peu d’inspiration sur ce blog. Si vous souhaitez découvrir des itinéraires déjà balisés, vous pouvez choisir parmi les Eurovélos et les grands itinéraires cyclotouristiques nationaux.
Une Eurovélo, qu’est-ce que c’est ? Eurovélo, c’est un réseau de 17 itinéraires cyclables traversant l’Europe de part en part. A noter que la France en compte 10 qui traversent le territoire, sur environ 9000km.
Autrement, pour trouver des voies vertes, vous pouvez chercher sur le site de l’AF3V, l’Association Française des Véloroutes et des Voies Vertes. Ils ont une carte où tous les aménagements de France sont référencés par les associations locales. Une vraie mine d’or !
Ci-dessous une carte venant de France Vélo Tourisme.
Ensuite, vous pouvez confier à des sites dédiés au calcul d’itinéraires à vélo le tracé de votre futur trajet. Les deux grands sont Geovélo et Komoot, mais il en existe une multitude d’autres. Evitez par contre de confier cette tâche à Google Maps, qui pourra vous réserver quelques surprises. Par exemple, on s’est retrouvés une fois au milieu de la forêt à devoir traverser une zone militaire sur quelques km (ou faire demi-tour et rater notre train …). Disons que si on peut éviter ce genre de situation, c’est quand même pas mal.
Retrouvez toutes nos astuces en détails pour construire votre propre itinéraire à vélo dans l’article ci-dessous :
Le cyclotourisme, c’est parti !
Enfin, sachez qu’un itinéraire tracé à l’avance finira toujours par subir des modifications en cours de route, grâce à des rencontres que vous aurez faites par exemple. Le voyage à vélo, c’est aussi la spontanéité, l’adaptation … Surtout hors saison, où il n’est souvent pas nécessaire de réserver les hébergements trop longtemps à l’avance.
N’hésitez pas à proposer vos points de vue et autres discussion en commentaire de cet article, qui se veut comme une base d’échanges. Nous espérons qu’il vous aura éclairés, et que vous partirez sereins à la découverte du cyclotourisme, du bikepacking, ou plus simplement du voyage à vélo !
1 commentaire
Captain vélo · 21/02/2023 à 06:35
Je pense, sans vouloir les opposer, que les pratiquants du gravel n’ont pas les mêmes aspirations ni les mêmes attentes que les cyclotouristes. Les premiers sont dans une logique sportive et de défi de soi avec en tâche de fond la nature , les cyclotouristes recherchent le plaisir de la liberté de voyager à son rythme de découvrir des régions des paysages et des gens.
La technique du gravel représente pour moi les « geeks » du cyclisme. Mais pourtant j’y gouterai tout de même bien un peu !!!
Allez, ce qui importe… c’est la pratique du vélo…non ?
Captain vélo